Après avoir médité un certain temps, on peut se rendre compte qu’une émotion est avant tout une énergie qui s’élève dans le champ de conscience. La façon dont on va interpréter cette énergie et les qualités qu’on va lui attribuer va conduire à la dualité entre les émotions positives « agréables » et les émotions négatives qu’on préfère éviter.Le problème vient de ce jugement, de notre interprétation, de notre réaction à ce qui s’élève. Dans cet article, j’aimerais vous présenter comment utiliser cette énergie pour aller dans le sens de ses aspirations. Comment utiliser ses émotions au lieu d’en être le jeu.
Nous avons une conscience qui nous permet d’observer comment tout se déroule en nous. C’est ce que l’on va faire lorsqu’on médite et qu’on est concentré sur un support comme la respiration, un audio, un objet extérieur, etc. On voit clairement ce qui peut s’élever à ce moment précis et qui nous détourne du support. En le voyant, on n’est plus identifié et plus l’esclave de se ressentie. Il s’agit d’un flux qui apparaît, atteint un paroxysme puis tôt ou tard disparait.
C’est au niveau de notre conscience, de notre capacité à être observateur que se situe notre véritable liberté. Ce que j’entends par là, c’est la liberté de ne pas suivre les stimuli intérieures, de ne pas s’identifier à eux. On est alors libre de les suivre ou non, d’agir en connaissance de cause et non plus de réagir tel un robot automatique.
C’est ce qui fait toute la différence avec les animaux qui n’ont pas cette conscience d’eux-mêmes, de ce qu’ils sont et qui les fait réagir en fonction de leurs ressenties. Voici un schéma en dessous pour y voir plus clair :
Il en va de même avec nos émotions, nous avons le choix d’être tel un surfeur qui va utiliser la vague (l’énergie de l’émotion ressentie) pour avancer et aller dans le sens voulu. Au début, cela demande de l’entrainement pour ne pas se laisser engloutir par la vague. Comme pour toute chose, l’entrainement est graduel et demande de la répétition. Au début, on y va avec de petites vagues pour ensuite surfer avec d’autres un peu plus importantes et ainsi de suite. Il peut arriver de se faire engloutir de temps à autres, même souvent au départ mais ce n’est pas grave. On continue et on apprend de ses erreurs. Ce qui nous fera être engloutis par l’émotion, c’est la perte de la pleine conscience, de la position d’observateur. C’est le moment où l’on va s’identifier au ressentie, où l’on va vouloir contrôler ce qui se passe. Là encore, la méditation est un excellent entrainement pour renforcer son habileté à demeurer cet observateur qui voit simplement sans rien ajouter.
La clé pour ne plus interpréter est de sortir du jugement. On est pris par le piège des concepts, des idées et des calculs intellectuels et on ne voit plus très clairement la réalité telle qu’elle est. On l’interprète au travers de notre propre filtre de façon quasi-automatique. On est en plus pourtant persuadé de voir les choses de façon objective. Pour vous en rendre compte, il suffit de confronter les points de vue et tout ce qui est faux tombe et vole en éclats. C’est d’ailleurs assez particulier d’arriver dans une nouvelle culture où tout est neuf, où rien ne s’active car rien n’est enregistré dans notre inconscient. On se retrouve dans la même position que lorsqu’on était enfant avec peu de repères par rapport au monde.
La position d’observateur attentif est la même que l’écoute empathique d’une autre personne. On est plongé dans ce qui se passe, dans ce qu’il explique et surtout on n’essaye pas de manipuler où d’influencer ce que dit l’autre. On voit le message qu’il veut faire passer. L’intention est de comprendre en premier avant de vouloir être compris. On fait le plus souvent l’inverse en réagissant à ce que l’interlocuteur nous dit. On part de notre point de vue et on l’applique sur l’autre en partant de l’hypothèse que nos valeurs, notre vécu serait identique au sien.
C’est comme si vous allez chez l’ophtalmologiste et qu’il vous donne sa paire de lunette pour voir clair en vous disant qu’elles sont géniales, qu’il voit super bien avec. Pourtant quand vous essayez les lunettes, c’est le brouillard complet. Vous lui faite remarquer et il ne comprend pas, ça marche si bien pour lui. Il va peut-être vous dire d’être positif et plus ouvert, vous n’y verrez alors toujours rien mais de façon positive et ouverte ! Nous faisons ça en permanence en présumant que ce qui fonctionne pour nous fonctionne pour une autre personne au lieu de prendre le temps de comprendre l’interlocuteur. C’est ainsi qu’on construit et renforce les malentendus et qu’on tombe dans le domaine du perdant-perdant.
C’est la même chose avec nous-mêmes, notre inconscient va répondre à des schémas ancré en nous qu’on va interpréter et la communication sera difficile voir rompu. En n’intervenant pas, on peut voir et comprendre les schémas cognitifs qui sont à l’œuvre et être bon pour soi en se débarrassant de toutes les étiquettes de ce qui est serait souhaitable et de ce qui ne le serait pas. Les choses sont comme elles sont. La seule façon d’apporter une réponse approprié est de « voir » correctement, il n’y en a pas d’autres !
J’espère que cet article vous aura été utile, n’hésitez pas à le partager où à ajouter des compléments dans les commentaires.
Crédit photos dans l’ordre d’apparition: abdallahh – Mlle Map