Cela demande de la détermination et de la discipline tout en prenant du temps et de l’énergie, il est d’ailleurs bien plus facile de se laisser aller pour regarder la télévision ou autre plutôt que de méditer alors pourquoi tous ces efforts ?
Tout simplement parce que nous sommes humains et que nous sommes héritiers d’une insatisfaction inhérente qui ne part jamais. Vous pouvez par exemple avoir un bon job, tomber amoureux, vous vous sentez alors très heureux à ce moment là puis le temps passe et tout s’évanouit. Et c’est alors qu’on se dit que tout irait mieux si j’avais plus d’argent, si j’avais 10 kg de moins…… La vie ressemble alors à une lutte perpétuelle avec un infime taux de réussite.
Tout cela vient en faite des conditions de notre propre esprit, d’un ensemble d’habitudes mentales profondes, subtiles et envahissantes que nous avons construit petit à petit et que nous pouvons dénouer de la même façon petit à petit.
L’essence de notre expérience est le changement, la vie s’écoule d’instant en instant, une pensée apparaît dans notre esprit, et une demi-seconde plus tard elle est partie.
-Si notre perception a été étiqueté « bonne », nous essayons de figer le temps à cet instant afin de l’empêcher de s’échapper en allant même jusqu’à mettre des efforts pour répéter cette expérience, c’est habitude mentale est « l’attachement ».
-Si notre perception a été étiqueté « mal », nous essayons de la repousser, de la nier, de nous en débarrasser de toutes les manières possibles. Cette habitude mentale est le « rejet ».
-Entre les deux se trouvent les perceptions étiqueté « neutre », nous rangeons les expériences ni « bien » ni « mal ». Nous les rangeons à cet endroit pour pouvoir les ignorer et reporter notre attention là ou se trouve l’ »action » c’est à dire l’incessant manège de désirs et d’aversions. Cette catégorie est dépouillée de sa juste part d’attention. Cette habitude mentale est « ignorer ».
Le résultat de cela est une perpétuelle course pour le plaisir, une fuite sans fin devant la douleur et l’ignorance perpétuelle de 90% de notre expérience. Voilà pourquoi la vie est si fade car bien que l’effort dans la poursuite du plaisir et du succès soit grand, il arrive d’échouer. Aussi vite que vous fuyez pour échapper à la souffrance, elle vous rattrape parfois. Et entre ces 2 moments, la vie est ennuyeuse. C’est nous qui avons construit des murs autour de nous et qui sommes pris au piège dans la prison de nos propres mensonges et aversions et alors nous souffrons. Ici le mot souffrance signifie le profond, subtil sens d’insatisfaction qui fait partie de chaque moment mental et qui résulte directement de la routine du fonctionnement mental.
Cela peut sembler triste mais ça ne l’est pas du tout. Cela l’est uniquement lorsque l’on voit les choses depuis le niveau ordinaire de la perception mentale. En dessous se trouve une toute autre perspective, une manière complètement différente de regarder l’univers. C’est un niveau ou le mental n’essaye pas de fixer le temps, où nous ne nous attachons pas à notre expérience à mesure qu’elle se déroule, ou nous n’essayons pas de repousser les choses en les ignorant. Il s’agit d’un niveau au delà du bon et du mauvais, au delà du plaisir et de la peine. C’est une manière merveilleuse de percevoir le monde, et c’est un talent qui peut s’apprendre. Ce n’est pas facile, mais cela s’apprend.
Nous recherchons tous le bonheur et la paix, ce sont les 2 espoirs majeurs de l’existence humaine. C’est parfois difficile de le percevoir car nous recouvrons ces objectifs essentiels par des objectifs de surface comme avoir de la nourriture, des possessions, des plaisirs sexuels, du respect…..Malheureusement c’est une attitude qui ne marche pas, ces objectifs de surfaces ne sont que des moyens pour parvenir à la sensation de soulagement, de détente. Celle qui se produit lorsqu’une tension est satisfaite.
Maintenant, voyons quel est ce bonheur. Vous pouvez apprendre à contrôler votre mental, à vous placer en dehors de l’incessant cycle de désirs et d’aversions. Vous pouvez apprendre à ne pas vouloir ce que vous voulez, à reconnaître les désirs sans être contrôlé par eux. Vous pouvez par exemple avoir peur de quelque chose sans être obligé de rester dedans.
Ce type de développement mental prend des années mais essayer de tout contrôler est impossible et ce qui est difficile vaut mieux que ce qui est impossible. Il n’est pas possible d’effectuer des changements radicaux dans la trame de notre vie tant que nous ne pouvons pas nous voir exactement comme nous sommes maintenant. Aussitôt que nous y parvenons, le changement intervient naturellement sans qu’il soit besoin de forcer, de lutter ou d’obéir à des règles dictées par une quelconque autorité. Mais pour arriver à cette vision intérieure initiale, c’est un vrai travail. Il faut voir qui nous sommes et comment nous sommes, sans illusion, sans jugement ni résistance d’aucune sorte.
« Ce que vous êtes maintenant est le résultat de ce que vous étiez….ce que vous serez demain sera le résultat de ce que vous êtes aujourd’hui. Les conséquences d’une mauvaise mentalité vous suivront de même que le chariot suit le cheval qui tire. Les conséquences d’un mental purifié vous suivront comme votre propre ombre. Personne ne peut faire plus pour vous que votre propre mental, purifié ; ni vos parents, ni votre famille, ni vos amis, personne. Un mental bien discipliné apporte le bonheur »
Citation extraite du « Dhammapada » (ancienne écriture bouddhique)
Le but de la méditation est de purifier le mental. Elle nettoie la pensée de ce qu’on peut appeler des « irritants psychiques », tels que la convoitise, la haine et la jalousie, qui nous tiennent enchevêtrés dans une servitude émotive. Elle conduit le mental à un plan de tranquillité et de claire perception, à un état de concentration et de vision intérieure. La méditation ressemble beaucoup à la culture d’un nouveau terrain. Pour cultiver l’esprit, il faut d’abord couper les différents « irritants » qui font obstruction, puis les arracher complètement avec les racines pour qu’ils ne repoussent pas. Ensuite mettre de l’engrais : injecter de l’énergie et de la discipline dans le sol mental. Ensuite semer les graines et récolter la moisson de foi (le sens ici est proche de confiance), de moralité, d’attention et de sagesse.
Le but est la transformation personnelle. Le « vous » qui entre d’un côté de la pratique n’est pas le même que celui qui sort de l’autre. Elle change votre caractère par un processus de sensibilisation, en vous rendant profondément conscient de vos propres pensées, paroles et actions. L’arrogance et l’antagonisme s’évapore, l’esprit devient calme et stable, la vie s’harmonise. La méditation prépare à faire face aux hauts et bas de l’existence. Elle réduit les tensions, peurs en angoisses. Les choses commencent à prendre leur place et la vie devient paisible au lieu d’être une lutte, tout cela se produit par la compréhension. La méditation aiguise la concentration et la capacité de penser. Peu à peu, nos propres motivations et mécanismes subconscients deviennent clairs pour nous. Notre intuition s’aiguise. La précision de nos pensées s’accroit. Graduellement, nous parvenons à une connaissance directe des choses telles qu’elles sont réellement, sans préjugé ni illusion.